J’ai beaucoup appris sur moi-même grâce au parachutisme. La leçon la plus importante que j’ai apprise est d’apprendre à dire non et de faire ce qui est le mieux pour moi.
Daryl était un mannequin, un écrivain, un champion canadien de parachutisme et mon premier grand amour.
Je l’accompagnais les fins de semaine jusqu’à sa zone de sauts et je le regardais sauter. J’étais tout de suite curieuse de connaître l’effet que cela aurait de regarder la terre du haut du ciel. J’ai décidé de m’inscrire à des cours de parachutisme pendant plusieurs semaines jusqu’à ce que je sois prête pour mon premier saut. Daryl était mon moniteur de saut lors de mon premier saut. Lorsqu’il y était temps de sauter, il s’est approché de moi, m’a embrassée et m’a dit « le ciel est à toi! »
Quelques années et 53 sauts plus tard, je me suis rendue à un grand centre de parachutisme à Orange au Massachusetts, accompagnée de cinq autres membres du club des parachutistes de Toronto. Je n’avais pas beaucoup dormi dans la voiture en chemin et j’avais attrapé un rhume. Je ne me sentais pas super bien au moment de monter dans l’avion le lendemain matin. Contrairement aux autres parachutistes plus expérimentés qui sautaient d’une altitude de 10 000 pieds, je devais sauter de l’avion à 2 500 pieds. Lorsque l’avion a décollé, j’ai réalisé que je ne voulais pas sauter. Je me suis dit « Tu vas avoir l’air d’une idiote! » Et plus j’y pensais, moins je me sentais bien. « Saute Dini, me disais-je à moi-même. Tu DOIS sauter, tu es déjà dans l’avion! »
Tout à coup, je me suis rendu compte que je n’avais pas à sauter. Que j’avais le droit et que je n’avais rien à prouver à personne. Alors, je me suis approchée du moniteur de sauts et je lui ai tapé sur l’épaule. Il regardait à travers la porte pour chercher mon point de largage. Il s’est retourné et je lui ai dit « Je ne saute pas. » Il a levé le pouce en l’air et a continué de regarder à travers la porte.
Je me suis rassise et je me questionnais toujours à savoir si je devais sauter ou non. Lorsque l’avion survolait mon point de largage, le moniteur de sauts s’est retourné, a attrapé mon harnais et a tenté de me jeter hors de l’avion. Personne n’allait me jeter en dehors d’un avion! Je lui ai crié « Non, je ne sauterai pas! » et j’ai sorti ma jambe en refusant de bouger. Il m’a lâchée et s’est mis à aider les autres parachutistes à se préparer pour leur saut à 10 000 pieds. Malgré ma résolution de ne pas sauter, je ne pouvais m’empêcher de me sentir gênée au fil de l’ascension. Lorsque nous avons atteint l’altitude de 10 000 pieds, les autres parachutistes ont sauté de l’avion, mais le moniteur de sauts ne pouvait pas sauter avec eux; il devait redescendre avec moi parce que j’avais refusé de sauter. Il va sans dire que les regards qu’il me lançait n’étaient pas trop amicaux. Pour empirer les choses, l’avion s’est subitement mis à piquer du nez et la force de gravité a paralysé mon bras avant que je puisse atteindre les mouchoirs. Apparemment, la morve n’est pas soumise à la force g et je la sentais qui coulait le long de ma lèvre et pendouillait au bout de mon menton. J’étais réduite à être une lâche morveuse littéralement. Le moniteur riait à s’en tenir les côtes.
L’avion a finalement atterri. Gênée, je me suis éloignée des autres membres de l’équipe et je suis allée me cacher dans un coin du hangar. La plupart des parachutistes qui étaient montés avec moi m’ont trouvée. Ils souriaient gentiment et faisaient de leur mieux pour m’encourager. Ils me disaient de ne pas sauter si on ne se sent pas en état et espéraient que j’allais sauter à nouveau. Ce que je fis.
Parmi les 55 sauts que j’ai faits, le plus haut était de 5 500 pieds, ce qui allouait un délai de 20 secondes avant de tirer la commande à main du parachute. Les parachutistes aguerris ou les « vrais » font des centaines et des milliers de sauts. Je ne me suis jamais sentie vraiment à l’aise comme parachutiste. Avant chaque saut, je vérifiais constamment mes sangles cuissardes et je m’inquiétais qu’elles ne fussent pas attachées correctement. J’avais peur de sortir de mon harnais quand le parachute ouvrirait. Pour une raison quelconque, le parachutisme était dur sur mes nerfs alors j’ai abandonné le sport. Cela dit, le parachutisme m’a enseigné des leçons importantes comme le fait de dire non à des choses que vous n’aimez pas ou que vous n’êtes pas prêts à faire, même si le ciel vous appartient.
Lorsque Daryl passe par Toronto, je l’accompagne encore à sa zone de sauts et je le regarde sauter. Je ne ressens toutefois aucune envie de sauter. Le parachutisme n’était pas fait pour moi et cela me va. Le fait d’apprendre qu’on a le droit de dire non est une grande leçon de vie, comme le fait de prendre soin de soi avec une saine alimentation, de l’exercice et du repos ainsi qu’avec les meilleurs suppléments sur le marché.